Tina the Musical est une comédie musicale biographique qui retrace la vie et la carrière d’Anna Mae Bullock à Tina Turner qui a traversé la pauvreté, le racisme, la misogynie et les violences conjugales de son mari Ike Turner.
C’est aussi un spectacle jukebox, avec une vingtaine de tubes de la reine du rock’n rock retraçant sa carrière de la fin des années 60 jusqu’aux années 2000 et admirablement interprétés par la comédienne chanteuse.
Bien que coproductrice du show, Tina n’était pas – selon Time Out– très favorable au projet mais lui avait apporté son soutien, pensant que la mise en scène de ce spectacle relatant sa vie, se ferait tôt ou tard.
Tina the Musical est-il un show à l’mage de la star, énergique et dynamique et enflamme t-il le public ?
Tina the Musical ou la vie de la reine du rock’n’roll
Basée sur la vie de l’artiste, le spectacle raconte l’histoire de Tina Turner, de son vrai nom Anna Mae Bullock, née le 26 novembre 1939 à Nutbush dans le Tennessee.
Elle passe son enfance sur les bords du Mississippi, dans une campagne dévolue aux champs de coton et comme beaucoup d’enfants de cette région, Anna trouve sa voix en prenant part au chœur de son église.
Fille d’une ouvrière et d’un métayer, elle est issue d’un milieu modeste où elle subit avec sa soeur les violences de son père et l’absence de ses parents. Les soeurs sont élevées par la grand-mère maternelle, et à la mort de cette dernière, Anna rejoint sa mère et sa soeur à East Saint Louis dans l’Illinois.
C’est dans une boîte de nuit qu’elle entend pour la première fois les Kings of Rhythm, un groupe de blues dirigé par Ike Turner qui lui tend le micro lors d’un entracte. Impressionné et réalisant son potentiel, Ike Turner propose à l’adolescente de rejoindre ses choristes dans le groupe.
Amoureuse du charismatique Ike Turner, Anna l’épouse et commence une nouvelle vie à ses côtés, entre gloire et descente aux enfers. Sous sa coupe, il la remodèle, la rebaptise « Tina » et la violente régulièrement.
Le duo enregistre de nombreux succès dans les années 60 tels que It’s Gonna Work Out Fine, I Idolize You et River Deep Mountain High et enchaîne les tournées. Mais le tempérament agressif d’Ike Turner et ses dépendances aux drogues plongent le couple à la dérive au milieu des années 70.
Après un énième épisode de violence, Tina quitte son mari juste avant un show à Dallas et se réfugie dans un hôtel avec seulement 36 cents en poche et une carte de station-service.
Après leur séparation en 1976, Tina est endettée et forcée de se produire dans les bars de Las Vegas; mais ne peut interpréter les chansons pour lesquelles elle est connue car son ex-mari revendique les droits d’auteur sur toutes les chansons de la « Ike & Tina Revue ».
Elle obtient cependant le droit d’utiliser comme nom de scène le patronyme de son ex-mari, mais les maisons de disques refusent de signer avec Tina en raison de son âge, de son sexe et de sa race.
La reine du rock’n’roll fait son come-back en 1984, à l’âge de quarante-cinq ans, avec la sortie de son 5ème album solo Private Dancer et multiplie les collaborations artistiques.
La comédie musicale se termine en 1988 et représente Tina Turner au sommet de sa carrière lors de son concert au stade Maracana de Rio de Janeiro, devant plus de 184 000 spectateurs, battant ainsi le record Guinness du plus grand concert payant pour une artiste solo !
Une comédie musicale jukebox
Durant les 2h20 de spectacle ce ne sont pas moins de 20 chansons de la reine du rock qui sont admirablement bien interprétées par une artiste qui imite la star à travers ses jeux de jambe, ses tenues et bien sûr sa voie et sa célèbre et mythique crinière de lionne.
Une sélection de tubes aux notes de soul, blues et rock qui nous fait voyager – sans toujours suivre la chronologie de l’histoire- de la fin des années 60 jusqu’au années 2000.
Une petite majorité des chansons interprétées fait partie du répertoire de l’artiste en tant que chanteuse solo, et l’histoire est d’une manière générale bien équilibrée entre son adolescence et sa rencontre avec Ike au premier acte puis son divorce et son ascension en tant qu’artiste solo au deuxième acte.
La vingtaine de tubes repris sur scène sont :
I’m Gonna Forget About You Baby (Matchbox) (1958), écrit par Ike Turner.
It’s Gonna Work Out Fine (1961), écrit par Rose Marie McCoy et Joe Seneca. Single de l’album Dynamite!
A Fool in Love (1965), écrit par Ike Turner. Single du premier album du couple The Soul of Ike & Tina Turner.
River Deep Mountain High (1966), composé par Phil Spector, Jeff Barry et Ellie Greenwich. Titre de l’album éponyme.
Shake a Tail Feather (1968), écrit par Otha Hayes, Verlie Rice et Andre Williams, titre de l’album So Fine de Ike & Tina Turner.
Proud Mary (1969), écrit par le chanteur-compositeur John Fogerty puis reprise par Ike et Tina Turner.
I Want to Take You Higher (1969), chanson du groupe Sly and the Family Stone, reprise en 1970 par Ike & Tina Turner.
The Hunter (1969), titre de l’album éponyme d’Ike et Tina Turner.
Let’s Stay Together (1972), écrit par Al Green et reprise par Tina Turner en 1983.
Nutbush City Limits (1973), écrit et composée par Tina Turner puis interprété par le duo Ike and Tina Turner.
I Can’t Stand the Rain (1973), écrit par Ann Peebles et reprise par Tina Turner en 1985 pour son cinquième album solo Private Dancer.
Disco Inferno (1976), écrit par le groupe The Trammps puis reprise par Tina Turner en 1993.
Better Be Good to Me (1984), écrit par Mike Chapman, Holly Knight et Nicky Chinn. Enregistré par Tina pour son album studio solo Private Dancer.
Private Dancer (1984), chanson de Tina, issue de son cinquième album studio du même nom.
Tonight (1984), Co-écrit par David Bowie et Iggy Pop puis interprété en duo avec Bowie et Tina Turner.
What’s Love Got to Do with It? (1984), écrit par Terry Britten et Graham Lyle. C’est l’un des singles de Tina Turner qui a connu le plus de succès.
We Don’t Need Another Hero (1985), écrit par Terry Britten et Graham Lyle puis enregistrée par Tina Turner a enregistré pour le film Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre dans lequel elle joue avec Mel Gibson.
Don’t Turn Around (1986), écrit par Diane Warren et Albert Hammond et enregistré pour la première fois en 1986 par Tina Turner en face B du premier single de son album Break Every Rule.
The Best (1989), écrit par Mike Chapman et Holly Knight puis repris en 1989 par Tina Turner sur l’album Foreign Affair et devient un succès planétaire.
Be Tender with Me Baby (1990), écrit parAlbert Hammond et Holly Knight. Single de Foreign Affair, septième album studio solo de la reine du rock n’ roll.
I Don’t Wanna Fight (1993), écrit par la chanteuse britannique Lulu, son frère Billy Lawrie et Steve DuBerry. Bande originale de son film autobiographique, What’s Love Got to Do with It.
Open Arms (2004), écrit par Colette van Sertima, Ben Barson et Kane Gang Martin Brammer pour son album de compilation All the Best.
Tina the Musical : une comédie musicale à voir, même si on parle peu l’anglais ?
Parfois plus théâtre que comédie musicale, et avec de nombreux dialogues, la maitrise de l’anglais est nécéssaire pour comprendre toutes les subtilités.
Tina the Musical : une comédie musicale à voir ?
Tina the Musical retrace les grands événements de la vie de Tuner, une artiste hors pair qui a traversé la pauvreté, le racisme, la misogynie et les violences conjugales. C’est également un spectacle qui nous plonge dans le passé de l’artiste avec émotion et humour mais qui ne laisse pas assez de place au show.
Parfois plus théâtre que comédie musicale, on regrettera des lenteurs inutiles dans la narration de l’histoire et des décors très minimalistes et une scène trop épurée.
Tina Turner, c’est une voix atypique qui a marqué à la fois par sa puissance, sa rage et son énergie hors norme. Malgré une belle interprétation sur scène, j’ai trouvé que beaucoup de chansons manquaient de puissance et ne reflétaient pas l’âme de l’artiste.
Ma déception et frustration ont été à leur paroxysme à la fin du spectacle qui met en scène son concert historique et phénoménal au stade Maracana de Rio de Janeiro.
Quelle idée ingénieuse de terminer la comédie musicale par cet événement qui a marqué l’histoire de la scène musicale. Un final idéal pour empoter le public, le faire lever et danser….mais le rendez-vous est raté !
Tina Turner était une showgirl, bête de scène et je m’attendais à une fin en apothéose, à l’image de la reine du rock’n roll qui transmettait à son public son énergie et sa passion. Moi qui espérait un grand final et être emportée par « The Best » et « Proud Mary », j’ai rongé mon frein. Même si durant ces derniers tubes, la troupe essaie d’enflammer le public, c’est malheureusement trop tard et on ne ressent pas d’effervescence aussi puissante que celle de Moulin Rouge! ou Mamma Mia!
Informations pratiques
–> Durée de la comédie musicale 2h45 avec entracte de 20 minutes
–> Le spectacle contient des scènes et un langage qui peuvent ne pas convenir aux enfants de moins de 14 ans.
–> Les enfants de moins de 5 ans (y compris les bébés dans les bras) ne sont pas admis au théâtre.
–> Compte tenu des nombreux dialogues, la maitrise de l’anglais est indispensable pour bien comprendre l’histoire et certains jurons !
Où réserver ses places pour voir Tina the Musical ?
Pour bénéficier du meilleur tarif, vous pouvez acheter vos tickets en vous rendant le jour même au kiosque TKTS situé à Leicester Square pour tenter d’avoir des places à moitié prix. Bien que cela puisse être intéressant, vous n’êtes pas assurés d’avoir des places, durant les vacances scolaires, le week-end et si le spectacle est en haut de l’affiche.
Pour être sûr d’assister à cette comédie musicale et avoir des places dans une catégorie au tarif abordable, vous pouvez réserver via le site London Box Office qui fait régulièrement des promotions.
Où se trouve l’Aldwych Theatre
Adresse : 49 Aldwych, Londres WC2B 4DF
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Conclusion
Décédée en mai 2023 à l’âge de 83 ans, Tina Turner avait l’une des voix les plus puissantes de la musique et l’une des vies les plus mouvementées entre gloire et descente aux enfers.
Tina the Musical nous plonge avec émotion dans la vie tumultueuse de l’artiste mais on pourra regretter que certains grands tubes manquent de puissance et de passion. Néanmoins, la comédie musicale a été nommée dans trois catégories aux Oliver Awards et a remporté le prix du meilleur acteur dans une comédie musicale.